Découverte lors d’une expédition en Équateur en 2018, la fourmi Strumigenys ayersthey bouscule les pratiques traditionnelles de dénomination des espèces, nous raconte le magazine New Scientist.
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Alors qu’une espèce est habituellement baptisée avec un nom se terminant avec le suffixe féminin latin “-ae” ou le suffixe masculin “-i”, c’est le suffixe non-binaire anglophone “-they” qui a été retenu par l’expert en taxonomie Douglas Booher et le chercheur Philipp Hoenle dans leur étude publiée dans le journal Zookeys.
Ce n’est pas une particularité biologique de la fourmi qui lui a valu ce sobriquet non genré, comme l’explique Douglas Booher au Daily Mail. Il a juste attendu qu’une nouvelle fourmi se démarque des 850 autres espèces de Strumigenys pour célébrer l’égalité des genres à sa manière. Il explique :
“Toutes les fourmis ouvrières sont des femelles et ne sont pas procréatrices dans la plupart des cas, donc il n’y avait rien de spécial à propos du sexe biologique de la fourmi en soi.”
Outre son suffixe non genré, celle-ci a aussi été baptisée ainsi en l’honneur de son ami Jeremy Ayers. Décédé en 2016, c’était un artiste et un protégé d’Andy Warhol reconnu pour son militantisme pour les droits humains et des minorités telles que les personnes non-binaires. “Je ne pouvais pas penser à une autre personne qui était plus fascinée par la nature et le langage que Jeremy, donc cet honneur correspond parfaitement à sa mémoire et à son héritage”, relate Booher.
La plupart des espèces baptisées en l’honneur d’une personne recevaient leur suffixe en fonction du sexe de celle-ci, mais ce nom agenre est une première selon l’éditeur de littérature scientifique Pensoft Publishers. Booher a déclaré qu’il utiliserait désormais les suffixes “-ae”, “-i” ou “-they” selon le souhait de la personne d’après laquelle les nouvelles espèces seront nommées, et ce afin de célébrer la diversité humaine et biologique.
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