Kim Kardashian est-elle devenue experte en cryptoactifs ? Pas sûr, si l’on en croit les spécialistes. En juin dernier, la star des réseaux sociaux postait une story sur son compte Instagram à 250 millions de followers, dans laquelle elle invitait ses abonnés à rejoindre la “communauté Ethereum Max”, un (énième) nouveau collectif d’investisseurs en cryptomonnaies.
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“Hey les gens, vous êtes dans la crypto ? Ce n’est pas un conseil financier, je partage juste ce que mes amis viennent de me dire à propos des jetons Ethereum Max ! Il y a quelques minutes, Ethereum Max vient de brûler 400 mille milliards de jetons – littéralement 50 % de son portefeuille d’administrateur – pour les rendre à l’entièreté de la communauté E-Max.”
L’influenceuse a bien évidemment précisé qu’il s’agissait d’un partenariat rémunéré (en accord avec les règles d’Instagram), sans toutefois expliquer la réelle nature de ces “conseils” en investissement.
Les gendarmes de la finance tirent la sonnette d’alarme
À l’occasion du Cambridge International Symposium on Economic Crime, qui se tient toute cette semaine en Angleterre, le sujet de la cryptomonnaie a été, à maintes reprises, mis sur la table. Parmi les intervenants de marque, on retrouve Charles Randell, président de la Financial Conduct Authority (FCA), l’instance indépendante de régulation de la finance aux Royaume-Uni (l’équivalent de notre Autorité des marchés financiers (AMF) en France).
Dans un long discours adressé au symposium, Randell appelle à se méfier des influenceurs sur les réseaux sociaux et de leurs soi-disant conseils d’investissement sur des cryptoactifs :
“Les influenceurs sont régulièrement payés par des escrocs pour les aider à pomper et à vider de nouveaux jetons sur le dos de la pure spéculation. Certains influenceurs font la promotion de cryptomonnaies qui s’avèrent tout simplement inexistantes.”
Il précise que, si les influenceurs ont l’obligation (de par les règles des réseaux sociaux) de préciser qu’ils font des partenariats rémunérés, ils n’ont en aucun cas le devoir de divulguer des détails précis quant à la nature des investissements qu’ils exhortent à leur communauté de faire.
Il prend en exemple la story de Kim Kardashian, expliquant que celle-ci a été “payée pour demander à ses 250 millions d’abonnés Instagram de spéculer sur des jetons cryptographiques”. À propos de l’Ethereum Max, Randell affirme que ce cryptoactif a été créé un mois avant le post sponsorisé en question.
Il ajoute que ce genre de cryptoactif purement spéculatif est, par son nom, aisément confondu avec l’Ethereum, la seconde cryptomonnaie au monde après le bitcoin. En effet, l’Ethereum Max n’a que très peu de valeur et peut disparaître aussi rapidement qu’il est apparu.
Randell demande aux consommateurs de mener des recherches plus approfondies avant de prendre la moindre décision sur l’achat d’actifs cryptographiques. Le patron de la FCA estime que les régulateurs financiers devraient, au plus vite, s’emparer de la question globale des cryptoactifs. Il évoque par ailleurs la possibilité que ce marché tombe dans le champ d’application de la FCA.
Outre le caractère extrêmement opaque des échanges de cryptoactifs, le régulateur est aussi préoccupé par leur décentralisation, qui encouragerait l’usage des cryptomonnaies à des fins criminelles.
“Les échanges peuvent être utilisés pour blanchir les résultats du crime, nous devons contribuer à l’effort mondial de lutte contre la criminalité financière en exigeant que les entreprises présentes au Royaume-Uni respectent les normes nécessaires.”
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