La réalité virtuelle (VR) est la nouvelle chimère du jeu vidéo. Les films de science-fiction nous y ont préparés pendant des années, mais la révolution promise dans tous les foyers n’a pas encore eu lieu. Les casques, malgré la diversité de l’offre, ne s’adaptent pas à toutes les bourses et encore moins à toutes les configurations PC – très gourmandes en puissance.
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Bien que difficilement jouable partout et à tout moment, la VR suscite néanmoins l’engouement des foules : vidéos de youtubeurs, salons dédiés, escape games et mêmes compétitions d’e-sport sont apparus pour le bonheur des curieux et curieuses de tous horizons. Désormais la VR a ses propres salles dédiées, et à l’occasion de l’ouverture d’un espace Terragame (une des chaînes présentes sur le secteur), nous avons testé leur nouvelle expérience de “hyper” réalité virtuelle.
Point de salle huppée plein de néons en plein 10e arrondissement, c’est bien vers l’Essonne que nos pas nous ont guidés. En pleine zone commerciale, la VR deviendra-t-elle le nouveau hobby de la banlieue ?
Vous avez dit hyper ?
Réalité augmentée, réalité virtuelle, réalité mixte, difficile de voir la nuance entre toutes ces offres qui se croisent et se mélangent. Alors quand on nous parle de “hyper” réalité virtuelle, évidemment notre curiosité est aiguisée.
Le principe est assez simple : l’hyper réalité virtuelle, c’est de la VR (casque Oculus) avec des accessoires sortis tout droit d’un laser game, un fusil-mitrailleur notamment. Sauf qu’au lieu de tourner en rond dans un espace clos, 1 000 m² d’entrepôt sont dédiés à vos déplacements en temps réel comportant murs, portes et autres supports bien physiques matérialisés dans votre expérience VR.
Après un rapide choix de personnages, dont des avatars féminins dignes des plus beaux stéréotypes des années 1990, nous voilà partis dans ces quelques salles et longs couloirs, 6 soldats face aux hordes de zombies qui débarquent de toute part. Sans spoiler le scénario est loin d’être très original (fantômes, mini-énigme, boss, etc.) et je retrouve surtout un prétexte à tirer partout. Je fais attention à ne pas toucher mes partenaires… mais ces derniers n’hésitent pas à arroser tout ce qui bouge y compris leurs alliés – trahis par la RP, c’est moche…
Techniquement la VR fonctionne, les avatars sont correctement représentés, le fusil apparaît comme il faut et l’ouverture des portes physique se matérialise bien (à quelques centimètres près). J’ai trouvé particulièrement agréable les quelques détails comme le mini-tremblement dans l’arme à chaque tir ou encore les ventilateurs qui soufflent lorsqu’on met les mains à travers la “fenêtre”.
En revanche l’expérience en soi est un peu décevante. En cause des graphismes datés, style PlayStation 2, un son peu présent (pas de casque) qui font perdre les notions d’immersion et donc la sensation de peur ou de stress. Je n’ai pas eu peur une seule seconde, dommage pour un “jeu de zombies”. En revanche, j’ai bien ri, notamment en regardant tous ces avatars de mes camarades courir dans tous les sens…
Après le bowling et le laser game, la sortie VR ?
Et si la VR devenait une sortie du mercredi aprem’ ? Lorsque nous nous sommes rendus à Corbeil-Essonnes, l’heure d’embouteillages sous la neige qui nous séparait du sésame a soulevé beaucoup de questions. Pourquoi si loin ? Loin des activités VR “branchées” de la capitale, Terragame compte bien s’installer d’abord dans les zones commerciales de banlieue, fort de ses premiers succès en Belgique.
Évidemment pour 1 000 m², la question du loyer joue mais on leur reconnaîtra une certaine audace à vouloir apporter, entre un KFC et un Gémo, une expérience de réalité virtuelle. La volonté d’initier à la VR est bien présente dans le pack à 40 euros : une demi-heure de l’expérience mais également une demi-heure sur des expériences VR classiques proposées sur de puissants PC aux alentours.
© Terragame
Après le succès explosif des escape games ces dernières années, la VR saura-t-elle conquérir les fêtes d’anniversaires, les sorties entre potes et les squattages de zones commerciales ? Aucune certitude évidemment mais pouvoir “vivre” en immersion, les expériences attisent toujours la curiosité. On reste toutefois sceptiques face aux expériences en elles-mêmes qui se reposent un peu trop sur les lauriers inédits de la VR, quitte à en oublier ce qui fait un bon jeu : une bonne histoire servie par un bon gameplay servi en douceur sur un level design original.