Peu de noms, d’auteurs ou d’illustrateurs ont su se démarquer durablement au sein de la littérature jeunesse mais Wolf Erlbruch en fait définitivement partie. Le dessinateur et écrivain allemand est décédé dimanche dernier à l’âge de 74 ans comme nous l’apprend la presse d’outre-Rhin.
À voir aussi sur Konbini
Son ouvrage le plus célèbre “Vom kleinen Maulwurf, der wissen wollte, wer ihm auf den Kopf gemacht hat” connu en France sous la traduction “De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête” est un véritable best-seller : entre sa première parution en 1989 et 2018, il se serait écoulé à plus de trois millions d’exemplaires dans 27 langues différentes.
C’est l’histoire d’une petite taupe qui, sortant de son trou un beau matin, reçoit une crotte sur le haut de son crâne et part mener l’enquête pour trouver le coupable. Tout en humour et en gags graphiques, elle rencontre différents animaux qui lui prouveront par A+B qu’ils ne sont pas les coupables de ce méfait. Un conte moderne haut en couleur sur les rapports de force et l’importance de la preuve à charge.
Né le 30 juin 1948 à Wuppertal, Wolf Erlbruch y a passé quasiment toute sa vie. En tant qu’auteur ou illustrateur, il a travaillé sur une vingtaine d’ouvrages pour enfants dont le très touchant “Le canard, la mort et la tulipe” (2009) écrit par l’autrice franco-allemande Danièle Ball. Assez médiatisé dans son pays natal, Erlbruch s’est battu pour que soit reconnue à sa juste valeur la littérature pour jeunesse. Encore tout récemment, il s’était associé à l’opéra de Wuppertal pour produire une pièce adaptée pour enfants de “la petite taupe”.
Il est le seul allemand à avoir reçu le prestigieux Prix commémoratif Astrid-Lindgren, le prix littéraire international récompensant les créateurs de littérature pour jeunesse. Wolf Erlbruch laisse derrière lui un grand héritage pour tous les enfants et parents du monde entier.
Il s’enfonça dans les entrailles de la terre, là où, assurément, personne au monde ne pouvait lui faire sur la tête.