Dans le petit village de St Mary’s, dans la province de l’Ontario au Canada, on trouve une piscine, un golf, un centre de loisirs mais aussi une odeur nauséabonde de poisson qui gâche la vie de ses 6 500 habitants. En cause, une usine de sauce au poisson de l’Atlantic Seafood Company ayant brutalement fermé ses portes en 2001 en laissant à abandon 147 cuves de sauce au poisson en fermentation.
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Après près de vingt ans de macération dans l’usine abandonnée, les cuves dégagent une odeur forte et insupportable pour ceux qui vivent à proximité. Juliette Lee, une habitante de la ville, expliquait ainsi à Eater avoir été contrainte de quitter les lieux durant l’été tant l’odeur devenait insupportable. “Si vous vous approchez trop près de l’usine, vous allez vomir”, assure-t-elle. Selon ses dires, l’odeur serait tout bonnement “cruelle”, “pire que des œufs pourris”.
© RC via YouTube
Les locaux n’en peuvent plus
Ouverte en 1990, l’usine transformait du capelan – un petit poisson qu’on trouve dans l’Arctique et l’Atlantique – en sauce au poisson en le faisant fermenter avec du hareng, de l’eau et du sel. Après des débuts prometteurs, elle a dû fermer ses portes à cause de plans de construction défectueux et de problèmes financiers, laissant la production en cours à l’abandon.
© Atlantic Seafood Company
Des conséquences inquiétantes
Selon Steve Ryan, le maire adjoint de St Mary’s, une tentative de nettoyage a échoué il y a deux ans, rendant la puanteur encore plus insupportable. Aujourd’hui, la ville n’a pas les moyens financiers de payer le nettoyage qui reviendrait à environ 700 000 dollars canadiens pour la municipalité. Ce budget n’étant ni pris en charge le gouvernement fédéral ni par la province, l’usine continue de diffuser son odeur et à se détériorer.
Le contenu des cuves a déjà commencé à en sortir et à se répandre sur le sol du bâtiment et Steve Ryan craint alors que l’eau de la ville finisse par être contaminée et que la faune et la flore environnantes se détériorent. Le directeur canadien de la Sustainable Fisheries Foundation explique à Eater que comme ces types de substances en putréfaction sont rares et peu connues, personne ne sait ce que pourrait induire une inhalation sur le long terme. Une nouvelle peu rassurante pour la population de St Mary’s.