Présent dans le rap game depuis quelques années, c’est avec sa série de freestyles Chaise pliante que Hatik a explosé en 2019. Souvent vêtu de différents maillots de foot, le rappeur du 78 est pourtant un vrai amoureux de l’Olympique de Marseille. Rencontre avec le sosie non-officiel d’Edinson Cavani.
Football Stories | Tu es fan de l’OM. C’est rare maintenant quand on vient d’Île-de-France, non ?
Hatik | Non, ça, c’est une légende. En vrai, dans mon quartier, il y a beaucoup de supporters de Marseille, comme dans plein d’endroits en Île-de-France.
Ça t’est venu comment d’être supporter de l’OM ?
C’est venu d’un amour global pour la ville de Marseille : son rap, son club et son côté multiculturel qui m’a touché. Mais je n’ai pu aller au Vélodrome pour la première fois il y a seulement deux ans. Dans mes souvenirs de l’OM, il y a le but de Valbuena à Liverpool pour la première victoire d’un club français à Anfield : ça m’a marqué de fou ! L’époque de Mamadou Niang, c’est légendaire.
Depuis, tu retournes au Vélodrome ?
J’essaie d’y aller assez fréquemment, mais le problème c’est que Marseille, j’y vais quand je peux, sur mon temps libre et je n’en ai pas beaucoup malheureusement. Mais mon objectif, à terme, c’est de pouvoir vivre à Marseille, avoir un abonnement là-bas, mon appartement sur le Prado, aller au stade à pied et c’est réglé.
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“Mon objectif à terme, c’est de pouvoir vivre à Marseille, avoir un abonnement là-bas, mon appartement sur le Prado, aller au stade à pied et c’est réglé”
Tu la sens comment cette saison ?
Au début, je pensais que ça allait être vraiment galère. Et puis, ils ont trouvé leur marque donc on attend de voir : pour l’instant, je ne vais pas me prononcer.
Tu détestes le PSG comme un vrai Marseillais ?
J’aime bien charrier les Parisiens. Après, je suis “anti-personne” : charrier fait partie du foot.
À part ton amour pour l’OM, c’est quoi ton rapport au foot aujourd’hui ?
Depuis quelques mois, je n’ai pas beaucoup le temps de suivre le foot. J’écoute des émissions en podcast ou j’en regarde à la TV. Je m’endors tous les jours avec des émissions de foot.
Et si l’on remonte le temps, quel est ton premier souvenir lié au foot ?
C’est moi qui pars tout seul au but, le défenseur qui a le seum, il me rattrape par le maillot et m’étrangle, du coup je m’énerve sur lui et on me vire du terrain. Et en plus, il y a ma mère qui gueule sur le côté parce que je me suis battu. C’était vers mes 8, 9 ans, je jouais attaquant gauche.
Tu avais un joueur modèle ?
Ronaldo : c’était des grandes courses et pas forcément de la technique pour la technique, par contre il effaçait un adversaire en un coup de reins. C’était vraiment un monstre. J’adorais aussi déborder, j’avais des grosses cuisses, un gros volume de courses. Je poussais la balle assez loin devant pour pouvoir la récupérer.
Tu joues encore ?
C’est rare, car je n’ai pas le temps. Les mecs de mon quartier font des Five, mais je suis tellement en vadrouille à droite à gauche que sur un coup de chance, je peux en faire un avec eux. Mais souvent, ils oublient de me prévenir.
Et du côté de tes souvenirs à la TV ?
Ce sont les grands matches de Ligue des champions sur TF1. Il y a aussi un match qui m’a marqué parce que j’étais en tournoi de foot ce jour-là. Je finis mon tournoi et je rentre chez moi. C’était la dernière journée de Ligue 1 entre Lens et Lyon et c’était le match du titre, le premier de l’hégémonie de Lyon [le 4 mai 2002, ndlr]. Ça s’est joué sur le fil et c’était fou, l’explosion de joie à la fin. Il y a aussi l’Euro 2000. En 98, ma mère ne m’a pas laissé regarder la finale et m’a envoyé me coucher, je lui en veux à mort…
“En 98, ma mère ne m’a pas laissé regarder la finale et m’a envoyé me coucher, je lui en veux à mort…”
Malgré tes connaissances, tu fais assez peu de phases sur le foot…
Il faut que la musique s’y prête. Le football, c’est quand même quelque chose de joyeux, donc si ma musique est triste, je ne vais pas en parler. C’est plus pour les morceaux d’ego trip.
Il y en a une dont j’aimerais l’explication : “J’mets des buts comme Ronaldo pendant que toi, tu mets des buts comme Michael Owen” (dans “Camaro Sport”). Owen n’était pas une trompette non plus…
Owen, ce n’était pas une trompette, mais ce n’était pas R9. Ça veut juste dire “OK, t’es bon, mais je suis meilleur que toi”. On ne met pas Michael Owen et R9 dans la même catégorie, bien qu’ils aient chacun un Ballon d’or. Comme Cannavaro, qui n’a pas marqué le foot comme Maldini, pourtant il a un Ballon d’or et une Coupe du monde, contrairement à Maldini.
Tu peux revenir sur la phrase : “J’suis pas dans l’club, c’est un choix, c’est pas subi/Toi, t’es pas dans l’club, comme Ben Arfa, t’es un soumis” (“Chaise pliante part.1”) ?
C’est une petite pique pour mes amis parisiens. C’est juste une manière de dire que l’argent ne va pas m’acheter. Tu peux me proposer une somme d’argent pour faire quelque chose, si ça ne me plaît pas, je ne vais pas le faire. Ben Arfa est resté sur le banc deux saisons parce qu’il ne voulait pas casser son contrat et perdre son argent.
C’est triste qu’un mec de ce talent-là ne soit pas sur le terrain, mais c’est son choix et en même temps, il subit la règle de l’argent. Mais je ne suis pas contre le fait qu’il revienne à Marseille. Après, comment il est physiquement ? Je ne sais pas, mais même Ben Arfa à 50 % c’est déjà bien par rapport à ce qu’on a.
Quand on te suit sur les réseaux, on s’aperçoit que tu es un grand fan de maillots de foot et de survêtements de différentes équipes…
J’aime bien, c’est agréable. Dans ma vie de tous les jours, je suis tout le temps en tenue de sport. Je fais quand même attention à ne pas mettre de tenues d’équipes que je n’apprécie pas. Tu ne me verras jamais avec les maillots de Paris ou Lyon.
“Tu ne me verras jamais avec les maillots de Paris ou Lyon”
Lors de ta participation au freestyle Rentre dans le cercle Hors-Série #TangoLeague pour Adidas, on peut même te voir porter le maillot d’Arsenal…
C’est eux qui me l’ont donné. Si j’avais pu choisir, j’aurais pris Liverpool, mais ils sont chez New Balance. En Angleterre, c’est vraiment mon équipe.
Tu as une équipe préférée par pays ?
En Espagne, je n’ai pas de préférence. Historiquement, je te dirais le Real. Mais je suis juste un amoureux du beau jeu maintenant, donc je ne te dirais pas plus le Real ou le Barça. Il y a plus de joueurs que j’ai appréciés au Real. Ronaldo a joué aux deux et ses compilations de buts au Barça et au Real… Ça se tape !
Tu es d’origine guyanaise. Tu suis les joueurs guyanais plus particulièrement du coup ?
Il y en a eu deux qui m’ont marqué quand j’étais petit : Darcheville et Malouda. Il y a aujourd’hui Allan Saint-Maximin et quand j’étais plus petit, Bernard Lama. J’aimais bien voir Darcheville, un gros pépère comme ça, qui pouvait mettre des buts de fou. Malouda c’était un gros joueur, mais il n’est pas non plus du même acabit que Henry.
Dans quelles conditions tu as suivi le dernier mondial ?
Je sortais la TV de chez moi, on se branchait dans un parking à l’arrache, on faisait passer des rallonges à la sauvage, je mettais l’ordinateur avec un partage de connexion du téléphone et c’est là qu’est né le concept de la chaise pliante. Quand tout était installé, on s’est dit qu’il fallait qu’on s’asseye. Je suis parti acheter ma chaise, tout le monde m’a suivi et au final il y en avait dix d’alignées.
Et pour la finale ?
J’étais dans un bar dans une rue adjacente des Champs-Élysées. Vingt secondes après le coup de sifflet final, j’étais déjà sur les Champs et il y avait déjà plein de monde.
Sinon, tu as dû voir dans les commentaires de tes clips…
Cavani ! Ouais, c’est une ressemblance flatteuse, c’est un beau gosse, c’est la classe. Si on l’avait à l’OM, il aurait une belle carrière, il aurait parfaitement l’ADN du club. Aujourd’hui, il n’a aucun intérêt à venir, mais en fin de carrière, pourquoi pas ?
Le onze de rêve de Hatik : Buffon – Cafu, Sergio Ramos, Nesta, Roberto Carlos – Gattuso, Zidane – Messi, Ronaldinho – Ronaldo, Cristiano Ronaldo. Entraîneur : Sir Alex Ferguson.