La gendarmerie a mené lundi un coup de filet contre un réseau de contrefaçon qui vendait pour du bordeaux du vin bas de gamme, un préjudice estimé à des “centaines de milliers de bouteilles“, a annoncé vendredi le parquet de Bordeaux.
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Une centaine de gendarmes ont interpellé lundi dans le Médoc (Gironde) et dans sept départements une vingtaine de personnes soupçonnées d’avoir pris part à ce trafic de bordeaux contrefaits a souligné la procureure de la République Frédérique Porterie.
Trois de ces suspects, dont le “principal instigateur“, ont été présentés mercredi devant un juge d’instruction et mis en examen pour “escroquerie en bande organisée et blanchiment“, “tromperie sur la marchandise” et “falsification de denrées“. Ils ont été libérés sous contrôle judiciaire avec obligation de verser des cautions de 20 000 à 50 000 euros.
En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, les gendarmes sont tombés fortuitement en septembre dernier sur du matériel de contrefaçon, comme de “fausses étiquettes“, a détaillé le parquet dans un communiqué. Puis en octobre, des faux bordeaux étaient repérés dans la Sarthe, conduisant les gendarmes à faire le lien avec une contrefaçon signalée des mois plus tôt dans le Médoc.
Le parquet a ouvert une enquête en novembre confiée à la section de recherches avec l’appui des gendarmes de la Gironde et du groupe “vins“, une cellule spécialisée de la gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine.
Les investigations ont révélé “une fraude de grande ampleur organisée par le propriétaire d’un vignoble dans le Médoc“, également négociant. Ce dernier se procurait du vin grâce à des “contacts espagnols” et imprimait “un nombre important d’étiquettes” en toute discrétion tandis que des opérations d’embouteillages pouvaient se dérouler de nuit.
Les faux bordeaux étaient ensuite écoulés “par palettes entières” dans plusieurs départements grâce à “un réseau de distributeurs officiels et officieux constitué de sociétés, de retraités, d’autoentrepreneurs“, selon le parquet. Des “commandes importantes“, soit plusieurs milliers de bouteilles, étaient en outre “destinées à la grande distribution ou à des pays étrangers“.
Les clients pensaient acheter des châteaux bordelais “dont le nom et l’étiquette inspiraient confiance, à des tarifs défiant parfois toute concurrence” alors que les flacons contenaient des “vins bas de gamme ou provenant de terroirs assez éloignés“, a souligné la procureure.
Au cours des perquisitions, “une dizaine de véhicules” et “un volume important de vins” ont été saisis. Selon une source proche du dossier, la contrefaçon ciblait des vins du Médoc de moyenne gamme, plus faciles à falsifier que les grands crus.
“Si les faits sont avérés, nous espérons que les auteurs seront lourdement condamnés car ces pratiques portent atteinte à l’image des vins de Bordeaux et à l’image de tous ceux qui travaillent bien et respectent les règles“, a réagi le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux.
Konbini food avec AFP.