Chaque année, le PSG réussit à nous inventer un nouveau scénario rocambolesque pour écrire son histoire européenne. Chaque année, on est sur le cul. Désolé du terme mais je le pense ainsi. Pour essayer de bien nous préparer à la prochaine remontada en 2023, on a demandé à la rédaction de Konbini de l’imaginer.
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Abdallah (talentueux journaliste)
En 8e de finale, le PSG a dépassé le trauma de la saison dernière en réussissant à se qualifier sans trembler pour les quarts de finale, même sans Kylian Mbappé parti gratuitement au Real Madrid, également qualifié en quart de finale. Le club de la capitale et ses joueurs sont enfin débarrassés du trauma du Bernabéu. Croient-ils. En quart de finale, c’est le mythique AC Milan qui les attend, avec dans ses rangs, un certain Zlatan Ibrahimović.
À l’aller, à San Siro, les débats sont équilibrés et les deux équipes n’arrivent pas à se départager (0-0). Trois semaines plus tard, au retour, dans un Parc des Princes chaud bouillant, la bande à Marquinhos, Verratti et Gouiri offre un récital. 3-0 à la mi-temps. Au retour des vestiaires, Kimpembe alourdit encore le score. 4-0. La messe est dite. Croient-ils.
On joue la 60e minute quand l’arbitre arrête la rencontre. En effet, on lui apprend que 4 joueurs parisiens sont positifs au Covid-20 et doivent quitter la pelouse immédiatement. Problème, l’entraîneur a fait tous ses changements en vue du match hyperdécisif pour le titre face à l’OGC Nice. Le PSG doit donc évoluer à 7 contre 11 pendant les 30 dernières minutes. Zlatan Ibrahimović’, invisible jusque-là, profite de ce coup du sort pour marquer un quintuplé. Le PSG est éliminé de la Ligue par un de ses anciens. Un classique.
Lucie (talentueuse journaliste)
Après un tirage clément en huitièmes (Arsenal) et un joli score réalisé à l’aller au Parc (4-1, doublé de Renaud Ripart, le nouvel attaquant star — le PSG a décidé de se recentrer sur le made in France après la reprise du club par Nicolas Sarkozy en août dernier — un but de Paul Pogba, un but de Kimpembe), les Parisiens se déplacent dans l’enfer de l’Emirates Stadium.
Les Parisiens sont sereins, les débats plutôt à leur avantage. Renaud Ripart ouvre même le score, profitant d’une belle boulette de Saliba. Mais à l’heure de jeu, une nouvelle fois, tout bascule. Le Benzema de 2023 s’appelle Alex Lacazette. Le Lyonnais inscrit un triplé et est décisif sur l’ultime but des Gunners, inscrit par… Choupo-Moting, tout juste transféré l’hiver dernier. 5-5. La prolongation ne donne rien, direction les tirs au but. Les joueurs d’Arsenal s’élancent en premier. Chacun, dans chaque camp, inscrit son tir. Antoine Kombouaré, de retour sur le banc du PSG, choisit un titi pour le tir décisif : Presnel Kimpembe, la force. Hélas, le Parisien envoie une giga mine en tribunes. C’est terminé pour le PSG.
Robin (devait partir en Écosse, mais son passeport est périmé, oui ça n’a rien à voir mais c’est marrant quand même)
Après une brillante victoire au Parc des Princes contre Manchester City sur le score de 3-1, le PSG refuse de croire à une nouvelle désillusion au match retour. Et ils ont raison, ils sont intouchables depuis le début de la saison dans toutes les compétitions auxquelles ils participent.
Alors que les joueurs arrivent à l’aéroport du Bourget pour embarquer pour le Royaume-Uni, tout s’écroule. Pourquoi ? L’intendant du club n’avait pas vérifié les papiers des joueurs et s’aperçoit, au guichet d’embarquement, que les dates d’expiration des passeports de huit des Parisiens sont dépassées. Après plusieurs heures de pourparlers avec les autorités françaises et britanniques, aucune solution en vue. L’avion décolle avec seulement une poignée de joueurs… Mais pas assez pour aligner une équipe complète à l’arrivée à Manchester. Défaite par forfait. Le PSG est éliminé. Mbappé, Verratti et les autres joueurs restés bloqués dans la capitale ne pourront qu’admirer le désastre depuis leur restaurant préféré, devant une pizza. La même qui leur avait porté malheur, quelques années auparavant.
Enzo (pas fan du PSG)
C’est l’année ou jamais pour le PSG qui rêve encore de Champions League. Toutes les stars sont restées, même Mbappé, et le club a pu compter sur un (énième) mercato cinq étoiles : Haaland, Mahrez, Salah, Vlahovic et Cristiano Ronaldo arrivent au PSG pour écrire l’Histoire. Le secteur défensif n’est pas oublié avec l’arrivée de Chiellini en provenance de la Juventus. Les supporters sont en folie, ainsi que le service marketing du club qui voit ses recettes s’envoler grâce à une innovante campagne de pub pour Jordan.
Cette année, c’est Michael Jordan en personne qui remplace Mauricio Pochettino sur le banc. Le début de saison se passe à merveille. Champion d’hiver avec 25 points d’avance, Michael Jordan est déjà pressenti comme le futur meilleur coach du Paris Saint-Germain. Évidemment, tout ne peut pas être si rose et si facile. En Italie, un club que personne ne soupçonnait se présente désormais comme l’anti PSG : l’Atalanta Bergame. Qualifié en Ligue des champions grâce à une quatrième place obtenue sur le fil, le club lombard a totalement changé sa politique de recrutement.
Traumatisé par la défaite face au PSG lors du Final Four en 2020, l’Atalanta souhaite prendre sa revanche. La solution est toute trouvée : créer une équipe uniquement composée de joueurs délaissés (ou remplacés) par le Paris Saint-Germain. Motivé par la revanche plutôt que par l’argent, l’Atalanta réussi à faire venir dans ses rangs des joueurs de renom tels que Zlatan, Maignan, Nkunku, Coman, Thiago Silva et un Ben Arfa plus affûté que jamais. Le poste d’entraîneur, quant à lui, est occupé par une intelligence artificielle créée à partir d’une fusion de Tuchel, Pochettino, Emery et Ancelotti. Ironie du sort, ces deux clubs s’affrontent en huitième de finale. Les retrouvailles tournent à la blague du côté du Paris Saint-Germain qui ne prend pas au sérieux cette équipe d’antihéros. Nouvelle ironie du sort, la quinzième vague du Covid fait que tous les matches la phase finale de la Ligue des Champions se joueront sur une seule rencontre. Bien aidés par le rachat de l’UEFA par Nasser, le PSG obtient la possibilité de jouer la rencontre au Parc des Princes.
Le match est tendu et l’Atalanta joue rapidement à 9 contre 11 après les exclusions coup sur coup de Zlatan et Rabiot. Il faut reconnaître que l’arbitre du soir, Leonardo, semble avoir choisi son camp. Ce n’est malheureusement pas assez pour ébranler la motivation des revanchards de Bergame qui tiennent le coup malgré tout. Cette année, il n’y aura pas de remontada. 91e minute, une frappe puissante d’Edinson Cavani trompe Donnarumma et Keylor Navas (le PSG a le droit de jouer avec deux gardiens). El Matador court vers la caméra brandir une banderole avec écrit “Dommage Edi”. C’est la fin du match, la fin du rêve. Le PSG est à nouveau éliminé de la Ligue des champions.
Charles (talentueux concepteur-rédacteur)
Ça ne sentait pas trop mauvais cette année pour le PSG : Mbappé est resté contre toute attente, Neymar a passé son été à s’entraîner pour retrouver son niveau, sans compter sur l’arrivée de Lewandowski en pointe pour aller dans un système un peu fou en 3-3-4… Bref 2022-2023 pour le PSG, c’était tout pour l’attaque, un choix clair de la direction qui a décidé de s’offrir les services d’un double Z sur le banc pour réveiller le jeu offensif de Neymar, Mbappé, Lewandowski et Messi… Vous l’aurez deviné, il s’agit du seul et unique Zdeněk Zeman !
Le PSG, cette saison, ce n’est pas moins de six buts marqués par match. Le problème : défensivement, parfois, ça craque. Les plus fins observateurs ne s’inquiètent pas trop, ils savent que la philosophie du Mister Z est “peu importe si on se prend des buts, tant qu’on en marque plus que l’adversaire”. Les supporters sont ravis, le PSG est l’équipe spectaculaire que tout le monde regarde et le Parc des Princes n’a jamais été aussi rempli.
En demi-finale, c’est un adversaire de taille qui se présente au Parc : Liverpool. Le match aller est un récital. Du jeu, des actions, des buts et une sérénité étonnante qui offre la première clean sheet de la saison à Gigi Donnarumma : Paris 5 – 0 Liverpool. La capitale est en liesse, tous les supporters font la fête jusqu’au petit matin.
Match retour à Liverpool, les conditions sont affreuses. Avec le Brexit, aucun supporter français n’a pu entrer sur le territoire et la météo est désastreuse. On enregistre une température record de -19 °C au niveau de la pelouse, ce qui fait très froid pour un mois d’avril, même en Angleterre (le dérèglement climatique c’est pas des lols, ce n’est pas parce qu’on parle de foot qu’on ne peut pas faire de prévention). Au bout de 12 minutes de jeu, blessure de Lewandowski.
Zeman décide de repasser à un système plus classique de 4-3-3 pour gérer l’avance du match aller et se qualifier tranquillement. Sauf qu’après presque une saison entière à ne pas défendre, parfois ça craque. Neymar, Mbappé et Messi semblent perdus sans leur guide polonais et restent muets tout le match. À la 87e minute, Liverpool mène déjà 4-0. Mais bon, on reste serein, il faut tenir, ça va passer.
Sauf que comme dit précédemment “parfois, ça craque” et ce soir ça craque plus que les articulations de Batistuta. À la 90e, neuf minutes de temps additionnel sont indiquées par l’arbitre et c’est neuf minutes de trop. 96e minute, quintuplé de Salah, il faut tenir jusqu’aux prolongations.
Dernière minute, parade magnifique de Donnarumma (sa première du match) pour envoyer le ballon en corner. Alisson monte et, bien inspiré, il claque une tête rageuse, synonyme d’élimination du PSG de la Ligue des champions. Personne n’y croit et pourtant, la remontada se dit avec l’accent scouse cette année. C’en est trop pour Marquinhos qui rompt son contrat et décide de venir prendre le capitanat à l’AS Roma.
Ibra (pas Zlatan)
Après un difficile mercato avec la perte de Neymar, Messi et surtout le roi de Paris, de Bondy, de la France, Kylian Mbappé, le PSG a tout tenté pour repartir du bon pied. Exit Nasser, Leonardo et Pochettino, bonjour Wenger et Zidane. À défaut d’avoir des nouveaux joueurs, le PSG a maintenant des dirigeants de qualité.
Mais bon, on parle de Paris. Après une victoire 3-0 contre l’Atletico en 8e de finale, Paris s’effondre au Wanda Metropolitano au match retour pour perdre 4-0. Et oui, il ne faut pas oublier qu’il y a quand même Icardi en attaque et Kimpembe en défense. Et surtout, il ne faut pas oublier non plus que la spécialité de Paris, c’est de se prendre des remontadas par des clubs espagnols.
Bref, je vais encore pouvoir troller mon frérot Bastou et ça, ça n’a pas de prix.