Sur le papier, l’affiche du Super Bowl LVII (57, pour les personnes ne lisant pas les chiffres romains) entre les Kansas City Chiefs et les Philadelphia Eagles avait tout pour être une belle rencontre. Sur le terrain, le match opposant les deux meilleurs bilans de la saison régulière a tenu toutes ses promesses et même au-delà, offrant aux spectateurs du State Farm Stadium de Phoenix et à la centaine de millions de téléspectateurs à travers le monde le match de l’année.
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Des débuts tambour battant
À peine le temps de s’installer confortablement que les Eagles du quarterback Jalen Hurts (sosie officiel de Shemar Moore, disons-le) allument la mèche avec un premier touchdown. Les Chiefs répondent dans la foulée. Le match est lancé (7-7 à la fin du premier quart-temps). Des attaques efficaces face à des défenses pas encore ajustées, ça donne un cocktail idéal pour le spectacle.
Dans le deuxième quart-temps, le QB Jalen Hurts fait admirer son jeu de passes longues et de courses pour permettre aux Eagles d’inscrire deux nouveaux touchdowns. À la fin de la période, le punter de Philadelphie offre même 10 points d’avance à son équipe avec un tir dans les dernières secondes. En face, chez les Chiefs, on fait littéralement la grimace. Touché à la cheville, Patrick Mahomes quitte le terrain en boitant. Pas de bon augure pour la suite de la rencontre.
Des retournements de situation dans tous les sens
Mais l’Amérique du sport aime les retournements de situation, et nous aussi. Au retour des vestiaires et après le show spectaculaire de Rihanna, un Mahomes requinqué et de nouveau mobile montre pourquoi il est un des meilleurs à son poste et le MVP de cette saison. Des passes folles, des courses importantes et un touchdown d’Isiah Pacheco plus tard, et voilà les Chiefs de retour dans le match (21-24).
Les joueurs de Kansas City passent même devant au score pour la première fois du match au début du quatrième quart-temps grâce à une réalisation de Kadarius Toney. Ce dernier s’illustrera quelques minutes plus tard avec une action digne d’un jeu vidéo, sur un retour de punt de 65 yards. Derrière, c’est un nouveau touchdown pour les Chiefs. Touchés mais pas coulés, les Eagles et leur retard de 8 points vont de nouveau revenir au score au terme d’une séquence aussi sublime qu’audacieuse.
Sur une nouvelle passe longue distance lumineuse, Jalen Hurts trouve DeVonta Smith dans la end zone. Condamné à tenter la transformation à deux points pour égaliser, le jeune quarterback de Philadelphie se charge lui-même de la conversion (35-35). Une action de grande classe du joueur de 24 ans pour son premier Super Bowl.
Une décision arbitrale litigieuse scelle la fin du match
À moins de deux minutes de la fin du temps réglementaire, la rencontre bascule sur une décision arbitrale, litigieuse pour certains. Un défenseur des Eagles est sanctionné pour un holding, le fait de retenir un joueur n’ayant pas encore reçu le ballon. À ce moment du match, c’est un cadeau pour les Chiefs. Ces derniers ne se font pas prier pour profiter de leur possession en faisant tourner le chrono et en s’offrant un dernier field goal décisif dans les dernières secondes. Harrison Butker a la balle de match au bout des pieds et ne tremble pas (38-35). Un coup dur pour le spectacle, mais les futurs gagnants n’en ont cure.
Les Kansas City Chiefs remportent un nouveau Super Bowl, trois ans après leur dernier et deux ans après leur dernière finale. Une performance qui s’avère aussi historique : en menant son équipe à la victoire, Patrick Mahomes devient le premier joueur depuis 1999 à gagner le titre de MVP et le championnat la même année. Il est aussi le premier quarterback noir à s’imposer plus d’une fois dans la compétition.