C’est le Blue Monday donc on vous raconte la folle histoire de Blue Monday de New Order

C’est le Blue Monday donc on vous raconte la folle histoire de Blue Monday de New Order

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Par Aurélien Chapuis

Publié le

L’incroyable tube new wave du groupe anglais fête en plus ses 40 ans dans quelques semaines. Son influence est incommensurable.

Nous sommes aujourd’hui le lundi bleu, le jour le plus déprimant de l’année. Blue Monday en anglais, qui fait bien sûr penser au tube de New Order du même nom, sorti en mars 1983, il y a bientôt 40 ans tout ronds. Un morceau de sept minutes et trente secondes qui a marqué une génération entière pour sa structure, sa sonorité, son univers. Un morceau si influent qu’il a lancé des mouvements dans la musique électronique ensuite.”Blue Monday” est indispensable et on vous raconte son histoire.

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La conception de ce titre commence un peu par hasard. Le groupe New Order se faisait rabrouer par son public pendant ses concerts car il n’y avait pas de rappel. Les gens étaient souvent très déçus et pour remédier à ce problème, le groupe décide de composer un titre spécialement pour faire un rappel en concert. Ils voulaient donc un morceau assez simple où ils pouvaient juste lancer une boucle sur un synthétiseur et quitter la scène tranquillement.

Au départ, le groupe veut juste reproduire un rythme et une ambiance proche du travail de Giorgio Moroder sur le morceau “Our Love” de Donna Summer. Les membres de New Order en sont totalement fans. Mais en commençant juste une première version, le groupe kiffe et continue de bosser le titre pour en faire un morceau complet.

C’est donc pour ça que l’introduction du morceau, assez longue et uniquement composée d’une ligne de batterie et de basse, était construite pour être lancée telle quelle à la fin des concerts de New Order. Ce fameux rythme devenu si iconique a été composé sur une boîte à rythmes que venait de découvrir Bernard Sumner et Stephen Morris, une Oberheim DMX, pas mal utilisée dans les débuts du hip-hop (et qui vaudra d’ailleurs à son nom à DMX).

Gillian Gilbert, qui joue du clavier dans le groupe, dira plus tard que la mélodie totalement désynchronisée était un accident. Elle avait oublié de programmer une note, ce qui a changé toute la mélodie dans le rendu final. Mais le groupe a kiffé le résultat. Donc ils l’ont gardé comme ça. Chaque petit élément ajouté ensuite est né d’une improvisation commune, y compris l’incroyable ligne de basse signée Peter Hook qu’il aurait empruntée à Ennio Morricone. Sumner y a ajouté ses voix, en improvisation totale elles aussi.

Mais ça veut dire quoi “Blue Monday” dans “Blue Monday” ?

Le groupe ne s’est jamais vraiment expliqué sur la vraie signification des paroles. Beaucoup ont interprété le titre comme une allégorie autour de la dépendance à la drogue ou d’une relation qui part en sucette. En vrai, il est possible que les paroles n’aient aucune signification particulière vu la consommation excessive de LSD et d’ecstasy au sein du groupe. Le bassiste Peter Hook avait évoqué cette situation dans une interview : “Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose à dire sur le sens de ces paroles si je dois être entièrement honnête. C’était juste un délire de Barney [Bernard Sumner, le chanteur], ça lui est venu tout seul et le reste est devenu de l’Histoire.”

Parfois, ce n’est pas vraiment la peine de chercher la recette ou la magie. C’est juste du génie ou du hasard. Ou de la drogue.