Dans son livre After Party, François Prost a rassemblé 200 clichés de discothèques.
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Ancien graphiste et directeur artistique dans la pub, François Prost a 31 ans lorsqu’il se retrouve nez à nez avec une discothèque en 2011. “Je faisais une balade à vélo avec un pote lorsque je me suis arrêté un peu par hasard sur le parking d’une discothèque un samedi matin. J’ai contemplé ce lieu que j’ai pris instinctivement en photo.”
Comme des pièces à conviction de fête encore fumante, il saisit ce décalage un peu étrange : “Il y avait les vestiges d’une fête qui avait eu lieu quelques heures avant mon passage à vélo, en jogging, un dimanche matin.” Le lieu est devenu un peu mort alors qu’il avait été un repaire d’ivresse de vivre et sûrement un joyeux bordel.
C’est comme ça que la série After Party a vu le jour en 2011. Puis, le photographe parisien a creusé le sujet pendant quatre ans, à la recherche de pépites esthétiques et architecturales. Il a photographié ces boîtes de nuit encore en activité, à la lumière du jour. “En me baladant, je me suis rendu compte qu’il y avait un tas de discothèques très intéressantes. J’ai donc commencé à m’y mettre sérieusement.”
Armé d’un appareil photo et d’un trépied, il part shooter des centaines de discothèques désertées dans toute la France, mais également en Belgique et même à la frontière espagnole. En tout, le livre rassemble les images d’une bonne centaine de clubs dénichés dans des zones périurbaines ou en pleine campagne.
“C’est un sujet qui parle à pas mal de monde et qui me tenait à cœur. À mon âge, on commence à vouloir faire la fête différemment et se séparer de l’idée que rester enfermé entre quatre murs en sirotant des boissons hors de prix, c’est cool”, confesse François Prost avant de poursuivre : “Une boîte de nuit, ce n’est pas si glamour que ce qu’on essaye de nous vendre.”
Entre le style “américano-rétro” des façades des clubs et leurs petits noms exotiques volés à la mythologie, la sélection du photographe français fascine. “J’ai voulu aussi rendre hommage à l’architecture symptomatique des années 1970-1980 et montrer la France sous cet angle-là, celui de l’influence américaine.”
Fort de sa carrière de graphiste, Prost a voulu mettre à profit ses compétences pour valoriser son livre et lui donner une autre dimension. Pour cela, il a fait appel à un ami graphiste Jefferson Paganel. Le label Ed Banger Records − sous l’égide de Pedro Winter − décide à ce moment-là de publier l’ouvrage After Party chez sa propre maison d’édition, Headbangers Publishing. François Prost présente sa toute première exposition personnelle jusqu’au 16 novembre 2018 à la galerie Superette (Paris). Une prochaine expo de sa série After Party est prévue à la galerie du jour – agnès b., fin novembre 2018.
Son ouvrage After Party, publié aux éditions Headbangers Publishing, est paru le 22 octobre 2018.
Vous pouvez suivre le travail de François Prost sur son site personnel et son compte Instagram.