Chaque mois, nous passons en revue les événements artistiques de notre beau pays, la France, afin de vous proposer la crème de la crème des expositions. Les obsessions du peintre Sam Szafran, les œuvres abstraites de la pionnière Marcelle Cahn, les terreurs de Füssli, le peintre “punk” Oskar Kokoschka et une incroyable Foire foraine d’art contemporain : voici cinq expositions à ne pas rater.
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“Oskar Kokoschka, un fauve à Vienne”, au Musée d’art moderne, à Paris
On dit d’Oskar Kokoschka qu’il a autant scandalisé que révolutionné l’art. Poète, écrivain et dramaturge, cet artiste a traversé le XXe siècle, la Vienne intellectuelle d’Egon Schiele, les ruptures amoureuses (comme celle, douloureuse, avec la compositrice Alma Mahler), les guerres et les exils. Ses aplats de couleurs vives et son pinceau violent se font le reflet de la psychologie des sujets qu’il représente, n’en déplaisaient à ses modèles. Engagé contre le fascisme et dans l’armée, Kokoschka était considéré comme un artiste “dégénéré” par les nazis, et a fini par s’exiler à Londres.
Oskar Kokoschka, Thésée et Antiope (L’Enlèvement d’Antiope), 1958 – 1975, Vevey, Fondation Oskar Kokoschka, musée Jenisch. (© Fondation Oskar Kokoschka/Adagp, Paris 2022)
C’est le Musée d’art moderne de Paris qui a décidé de mettre à l’honneur son esprit punk et rebelle, inaugurant par la même occasion sa toute première rétrospective parisienne. “Oskar Kokoschka, un fauve à Vienne” présente sept décennies de carrière et 150 œuvres, parmi lesquelles des dessins, lithographies, affiches, documents, photographies rares et 75 tableaux emblématiques de son expressionnisme.
Jusqu’au 12 février 2023. Si vous n’avez pas eu le temps de visiter l’exposition parisienne, sachez qu’elle sera présentée au Guggenheim Bilbao du 17 mars au 3 septembre 2023.
“Füssli, entre rêve et fantastique”, au Musée Jacquemart-André, à Paris
Le Musée Jacquemart-André célèbre les rêves, le fantastique et la terreur de Johann Heinrich Füssli, “à travers une soixantaine d’œuvres issues de collections publiques et privées”. Ancien pasteur, le peintre suisse, que vous connaissez probablement plus pour son Cauchemar que pour ses scènes shakespeariennes, a aussi exploré les littératures mythologique et biblique.
Johann Heinrich Füssli, Le Cauchemar, 1781. (© Detroit Institute of Arts)
La dernière rétrospective parisienne sur Füssli datant de 1975, celle-ci est une belle mise à jour afin de découvrir plus amplement le travail de cet artiste qui ne jurait que par Michel-Ange. Elle retrace ses thématiques théâtrales, religieuses, mythologiques, oniriques, certes, mais aussi les figures féminines qui se dégagent de ses créations romantiques noires.
Jusqu’au 23 janvier 2023.
La Foire foraine d’art contemporain au CENTQUATRE, à Paris
Ici, vous avez le droit de toucher les œuvres. Avec sa Foire foraine d’art contemporain, le CENTQUATRE-PARIS se transforme en un immense parc d’attractions où chaque œuvre d’art – créées sur mesure – devient praticable. Train fantôme, palais des miroirs, jeu de fléchettes ou de bras de fer, tir à la carabine…
Les classiques d’une fête foraine qui se respecte sont repensés par pléthores d’artistes internationaux·les comme ORLAN, Julio Le Parc, Lilian Bourgeat, Yoann Bourgeois, Leandro Erlich ou encore Berlinde De Bruyckere. Une expérience étonnante qui permet d’aborder l’art d’une manière inédite, de quoi plaire aux enfants qui sommeillent (encore) en nous.
Jusqu’au 29 janvier 2023.
“Marcelle Cahn, en quête d’espace”, au MAMC+, à Saint-Étienne
Le MAMC+ de Saint-Étienne met la lumière sur l’œuvre et la vie de Marcelle Cahn, pionnière de l’art abstrait, à travers “plus de 400 œuvres, peintures, arts graphiques, sculptures, photographies et collages”. L’exposition revient sur ses premières armes et amours, à savoir le nu et les natures mortes, mais aussi sur les évolutions esthétiques que son œuvre a connues, au fil des époques : du purisme, à l’expressionnisme puis au cubisme pour culminer en toute abstraction, en poésie et en collages.
Marcelle Cahn, Les Toits, Collections MAMC+. (© C. Cauvet/MAMC+)
Les tableaux-reliefs et les spatiaux étaient la marque de fabrique de cette peintre strasbourgeoise, longtemps restée discrète, mais qui a toujours été à l’affût de nouvelles expérimentations et de renouveaux artistiques. C’est un bel hommage que lui rend cette exposition.
Jusqu’au 5 mars 2023.
“Sam Szafran. Obsessions d’un peintre”, au musée de l’Orangerie, à Paris
Figuratif et poétique, Sam Szafran est mis à l’honneur au musée de l’Orangerie, trois ans après sa mort. Traumatisé par la Seconde Guerre mondiale, ce peintre juif-polonais a créé toute sa vie en retrait dans son atelier et a développé son art loin des mondanités. Selon le musée, il occupe “une place très singulière dans l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle”.
Sam Szafran, Feuillages, 1986–1989, collection particulière. (© ADAGP, Paris, 2022/Jean-Louis Losi)
La solitude et le silence lui permettaient de réfléchir à sa propre existence, de plonger dans ses remous intérieurs afin de trouver l’inspiration. L’exposition présente ses œuvres au pastel et à l’aquarelle, dépeignant lieux clos, ateliers étriqués, escaliers fragmentés et une douceur défiant toute perspective.
Jusqu’au 16 janvier 2023.