La France compte aider les artistes russes forcé·e·s de s’exiler en raison de leur opposition au président Vladimir Poutine et à l’invasion de l’Ukraine, a affirmé la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. “Si des artistes russes, des artistes dissidents qui ont pris position contre le gouvernement de M. Poutine et tout ce qu’il représente, étaient obligés de s’exiler, nous serions à leurs côtés pour leur assurer l’aide qui est nécessaire”, a-t-elle affirmé, en marge de la présentation à son ministère de la Semaine de la langue française et de la francophonie.
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“J’ai été très claire avec toutes les institutions culturelles : nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Donc il n’y a aucune raison d’avoir une démarche punitive vis-à-vis de ses artistes. […] J’ai demandé à ce que soient annulées ou reportées des manifestations organisées par : un, les institutions culturelles officielles russes ; deux, les artistes qui ont pris clairement position pour le régime de M. Poutine et cela de longue date”, a expliqué la ministre.
Préserver la sécurité des artistes
“Si des artistes russes ont été programmés, il ne s’agit pas de les sommer de prendre position contre le régime de M. Poutine. On imagine la mise en danger d’eux-mêmes et la mise en danger s’ils sont en tournée dans le monde entier de leur propre famille. Les éléments qui nous viennent de Russie sont extrêmement inquiétants, avec la décision de la Douma du 4 mars qui indique que ce genre de position est soumis à quinze ans de prison”, a-t-elle détaillé.
Roselyne Bachelot a par ailleurs insisté sur la nécessité de promouvoir la culture classique russe : “On ne va pas arrêter Moussorgski, on ne va pas arrêter Tchaïkovski, on ne va pas arrêter de jouer Tchekhov. Il y a des demandes de boycott qui ne correspondent pas à ce qu’est pour nous la culture”, a-t-elle estimé.
Ces déclarations font suite au déblocage, par l’Allemagne et la France, d’un fonds d’un million d’euros pour accueillir les artistes ukrainien·ne·s et “leur permettre de poursuivre leur activité et préserver ainsi leur liberté d’expression et de création artistique”.
Konbini arts avec AFP