Top de la rédaction Konbini biiinge
#1. Pose (saison 3)
Les adieux sont toujours difficiles, surtout quand on dit au revoir à une série aussi marquante que Pose. Ce ne sont pas tant ses merveilleuses qualités de mise en scène ou d’écriture que les émotions qu’elle a provoquées en nous qui vous nous manquer. L’amour qui se dégageait de chacune de ses scènes, si bien portées par ce cast fabuleux – MJ Rodriguez et Billy Porter en tête –, laissera assurément un vide. On a besoin de séries comme celles-là, qui ont du sens, en prenant à bras-le-corps la cause des femmes trans et des hommes gays en pleine épidémie de sida, mais qui ont aussi du cœur. La petite famille de Pose, c’est aussi celle que l’on a choisie. Et Steven Canals, son cocréateur, nous a offert de bien beaux adieux. (D.R.)
À voir aussi sur Konbini
À voir sur MyCanal.
#2. Sex Education (saison 3)
En misant sur de nouvelles dynamiques qui font mouche (Ruby et Otis, Maeve et Isaac, ou plus tard Adam et Brahim) et en revenant aux sources de son concept (l’éducation sexuelle en danger dans les lycées) avec l’arrivée de cette directrice pseudo-moderne (Hope, interprétée par l’excellente Jemima Kirke) qui cache une véritable conservatrice, Laurie Nunn nous a une nouvelle fois épaté·e·s, en mettant en scène à sa façon le backlash post-#MeToo observé partout dans le monde. Sex Education continue à explorer comme aucun autre teen drama des sexualités diversifiées avec simplicité, pédagogie et bienveillance (l’arrivée de Cal, incarné·e par l’artiste non-binaire Dua Saleh). Cette troisième saison est parfois plus sombre que les précédentes, mais elle réserve aussi des échappées belles complètement WTF (le “caca gate” du voyage en France restera pour toujours dans nos mémoires), ou au contraire pleine de sens et de poésie (l’épisode à Lagos, au Nigeria, centré sur Eric, ses origines et sa queerness). Sex Education reste ce petit bijou d’humour jamais oppressif, qui rend les histoires LGBTQIA+ aussi universelles que celles de ses protagonistes hétéros. (M.O.)
À voir sur Netflix.
#3. We Are Lady Parts
La représentation des femmes musulmanes dans les séries a fait un pas de géant grâce à cette dramédie punk signée Nida Manzoor, qui met en scène l’amitié naissante et les accointances musicales d’un groupe de cinq femmes de confession musulmane. Certaines portent le foulard, ou la burqa, d’autres non, et toutes aiment se déchaîner sur de la musique punk. Son écriture ciselée, ses morceaux de bravoure musicaux (mention spéciale à l’hilarante chanson “Voldemort Under my Headscarf”, “Voldemort sous mon foulard”, qui prend à rebours l’islamophobie) et ses personnages aussi différents qu’attachants (d’Amina, la guitariste coincée et fan de country, à Saira, la leadeuse “no future” et phobique de l’engagement, en passant par Momtaz, la manageuse fumeuse de weed sur sa cigarette électronique) sont autant de bonnes raisons de découvrir d’urgence We Are Lady Parts, de tomber sous le charme de ses six petits épisodes, et d’apprendre avec le sourire qu’une saison 2 a été commandée par Channel 4 ! (M.O.)
© Channel 4
À voir sur BrutX en France.
#4. WandaVision
Après avoir conquis le cinéma, Marvel Studios a débarqué sur le petit écran en 2021 après une première série qui a surpris fans comme spectateur·rice·s occasionnel·le·s du MCU. WandaVision s’écarte de la recette traditionnelle de la Maison des Idées avec une proposition plus audacieuse et intimiste, qui fourmille de références au format sitcom, et même plus globalement à l’histoire de la télévision américaine. En plus d’offrir une origin story à la Sorcière Rouge de Marvel, WandaVision s’impose comme une série douce-amère sur le deuil et les thérapies pour le surmonter, avec une Elizabeth Olsen bouleversante dans le rôle le plus tragique du MCU (et des séries de l’année). (A.D.)
À voir sur Disney+.
#5. Foundation
Pendant que les autres plateformes de streaming se disputent l’héritage de Game of Thrones, Apple fait preuve d’ambition en adaptant un monolithe de la littérature de science-fiction, Fondation d’Isaac Asimov. De ce récit fleuve et complexe, elle tire une œuvre spectaculaire et intimiste, peut-être avec les plus beaux effets spéciaux de l’histoire du petit écran. Dans la veine de Westworld, Foundation s’impose comme une série complexe, ésotérique et exigeante, et prend la forme d’une véritable odyssée spatiale où se croisent l’émotion d’Interstellar et la somptuosité de Dune. Du grand et beau spectacle, qui lui vaut assurément le titre de “blockbuster intelligent” de l’année. (A.D.)
© Apple TV+
À voir sur Apple TV+.
#6. Ted Lasso (saison 2)
Le coach le plus bienveillant et touchant du petit écran était de retour cette année pour prendre soin de ses joueurs, mais aussi de ses propres démons. Car dans cette saison, notre bien-aimé Ted Lasso sombre dans ses crises d’angoisse et une déprime profonde, inhérente à un événement tragique survenu au cours de son enfance. On rit, mais on pleure aussi beaucoup (souvent de tendresse) devant cette dramédie décidément très juste sur le registre de l’émotion, qui ne cesse de nous surprendre et se consomme comme un doux grog en cas de chagrin. Ted Lasso continue de s’imposer comme une série feel good et doudou de haute volée avec, en prime, l’un des plus pétillants tandems féminins actuels, incarné par Hannah Waddingham et Juno Temple. (A.D.)
À voir sur Apple TV+
#7. It’s a Sin
Ça a été nos premiers rires et nos premières larmes de l’année 2021. En janvier, le showrunner anglais Russell T Davies (Queer as Folk, Dr. Who), que l’on ne présente plus, a sorti une mini-série qui mûrissait dans sa tête depuis bien longtemps. Il nous a plongé·e·s au cœur des années 1980, à Londres, où le jeune Richie (incarné par le solaire Olly Alexander, leader du groupe Years and Years) fraîchement débarqué à Londres, de sa province trop étriquée, va découvrir l’amitié, l’amour mais aussi faire face avec ses proches à l’implacable arrivée du sida. Une œuvre à la fois joyeuse, colorée, pleine de vie, comme pour vaincre la mort qui rôde. Une œuvre engagée aussi, qui joue un rôle de transmission auprès de la nouvelle génération LGBTQIA+, pour ne jamais oublier comment nos aîné·e·s ont subi une homophobie criminelle et étatique (l’épidémie était surnommée le “cancer gay”, les gouvernements ont mis des mois à la prendre au sérieux), qui a coûté tant de vies. Au-delà de son ton pédagogue, Russell T Davis brosse des portraits de jeunes gens attachants, complexes, sans omettre leur part d’ombre. It’s a Sin est déjà un classique. (M.O.)
À voir sur MyCanal.
#8. Maid
Surprise de la fin d’année 2021, Maid raconte le parcours du combattant d’Alex, une jeune mère célibataire sans ressources et victime de violences conjugales, qui fuit le domicile avec son enfant en bas âge sous le bras. Ce récit d’une mère courage tire forcément des larmes, mais évite le misérabilisme, en misant sur une réalisation dynamique qui nous place du point de vue de son héroïne, qui commence à faire des ménages et qui, au milieu du chaos dans lequel elle se débat, reprend goût à une passion secrète, l’écriture. Portée par une Margaret Qualley impressionnante, Maid explore la complexité des violences conjugales et de leur prise en charge (l’enfermement psychologique progressif, les menaces physiques, la répétition d’un schéma familial), mais aussi les méandres du système d’aides américain, et comment les inégalités sociales influent sur les relations entre les gens. Alex est pauvre, et ceux qui lui proposent leur aide (un ami énamouré, un père absent) ne le font jamais de façon désintéressée. Maid est parfois désespérante, mais aussi absolument nécessaire. Elle est une des rares œuvres sérielles à mettre au centre de son récit des protagonistes appartenant à la classe pauvre et à en faire un vrai sujet. (M.O.)
© Netflix
À voir sur Netflix.
#9. Succession (saison 3)
Merveille de cynisme dont la dramaturgie s’inspire directement des grandes tragédies classiques, Succession est toujours la satire la plus grinçante du moment. Cette création de Jesse Armstrong n’a pas son pareil pour nous faire aimer cette famille pourrie jusqu’à l’os. En saison 3, on se souviendra surtout de son final dantesque qui rebat toutes les cartes. Son casting d’exception, son générique entêtant (et qu’on ne zappe jamais !), ses intrigues aussi acérées que des couteaux, son humour qui claque, et sa mise en scène qui flirte parfois avec les tableaux de maîtres… Succession est un luxe dont on ne saurait se priver. Vivement la saison 4, que tout ce petit monde s’entretue à grands coups de fusions/acquisitions ! (D.R.)
© HBO
À voir sur OCS.
#10. Yellowjackets
On pensait toutes les séries dérivées de Lost vouées à l’échec, mais Yellowjackets et son gang de filles sont arrivés pour nous prouver le contraire. Dans la tradition de la série high concept, la série d’Ashley Lyle et Bart Nickerson propose une histoire sinueuse, entrecoupée de flash-back et de flash-forward, qui remettent en question à chaque épisode la réalité de la situation. Yellowjackets est une œuvre chorale superbement incarnée par un cast impliqué et presque entièrement féminin, qui lorgne vers la sordidité d’un Cannibal Holocaust et le voyage d’initiation métaphysique lostien. L’une des pépites cachées de cette année, qui assure côté suspense et reconstitution grunge des années 1990. (A.D.)
Ⓒ Showtime
Sur Canal+ en 2022.
Marion Olité
- It’s a Sin
- We Are Lady Parts
- Pose (saison 3)
- Maid
- Sex Education (saison 3)
- Dickinson (saisons 2 et 3)
- Mare of Easttown
- Reservation Dogs
- WandaVision
- Brand New Cherry Flavor
Delphine Rivet
- Pose (saison 3)
- We Are Lady Parts
- Succession (saison 3)
- Ted Lasso (saison 2)
- The Good Fight (saison 5)
- Hippocrate (saison 2)
- Hacks
- Foundation
- What We Do in the Shadows (saison 3)
- Evil (saison 2)
Adrien Delage
- Yellowjackets
- Ted Lasso (saison 2)
- Arcane
- Swagger
- WandaVision
- Montre jamais ça à personne
- Sex Education (saison 3)
- Invincible
- Foundation
- The White Lotus
Un article écrit par Marion Olité, Adrien Delage et Delphine Rivet.