Le Musée d’arts de Berne, qui a hérité en 2014 de l’impressionnante collection controversée de Cornelius Gurlitt, a indiqué renoncer à près de quarante œuvres volées par les nazis ou jugées suspectes. Le collectionneur germano-autrichien Cornelius Gurlitt, dont le père fut un marchand d’art ayant servi le régime hitlérien, est décédé en mai 2014 en désignant par testament le musée suisse comme son unique héritier, une décision qui avait “surpris” l’institution culturelle.
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En novembre 2014, le musée avait décidé d’accepter cet héritage, tout en renonçant à son droit de propriété pour les œuvres d’art qui pouvaient être identifiées comme ayant appartenu à des propriétaires juif·ve·s spolié·e·s par les nazis, conformément à un accord conclu avec l’Allemagne. Il a ensuite lancé des évaluations approfondies sur ces œuvres impliquant des expert·e·s internationaux·les indépendant·e·s.
Après plusieurs années de recherche sur ce legs Cornelius Gurlitt comprenant quelque 1 600 œuvres, le musée d’arts de Berne renonce donc à neuf “œuvres spoliées sous le régime national-socialiste”. Ces neuf œuvres ont été restituées à leurs propriétaires par l’Allemagne en accord avec le musée d’arts de Berne.
Par ailleurs, le musée renonce à “entrer en possession d’œuvres de provenance incertaine, mais contenant des indications et/ou des circonstances suspectes, même si les preuves de spoliation par les nazis font défaut”, soit un total de 29. Sur ces 29, cinq ont déjà été rendues à l’Allemagne, deux font l’objet d’une demande de restitution et 22 restent au musée pour de plus amples recherches afin de retracer leur parcours.
En revanche, le musée a décidé de conserver 28 œuvres dont la provenance, qui a pu être retracée, a montré qu’il ne s’agissait pas d’œuvres volées par les nazis, ainsi que 246 autres œuvres créées par des membres de la famille Gurlitt.
Le musée va également conserver près de 1 100 œuvres de provenance incertaine, mais pour lesquelles il n’existe ni preuves de spoliation par les nazis ni circonstances suspectes. Le musée note enfin qu’environ 270 œuvres ont été exclues des recherches “car il s’agit d’œuvres de portfolios démembrés et autres pièces réalisées en série”.
Ce n’est qu’en 2012 que la collection de Cornelius Gurlitt, mort à 81 ans, avait été découverte lors d’une descente de la douane dans son appartement de Munich puis dans un autre logement, à Salzbourg en Autriche. On y trouvait par exemple des toiles de Renoir, Cézanne, Beckmann, Delacroix ou encore Munch.
Konbini arts avec AFP