L’entreprise italienne Mathema a développé DaVinciFace, une intelligence artificielle permettant de transformer un simple selfie en un tableau de Léonard de Vinci. En deux minutes seulement, la machine modifie votre portrait en changeant les proportions et les ombres, donnant ainsi l’illusion que le visage a été peint par le célèbre maître.
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Alors, comment ça marche ? Pour réaliser une telle prouesse, l’IA utilise une technologie connue sous le nom de “generative adversarial network”, des réseaux neuronaux qui “imitent” les techniques du peintre italien en analysant ses œuvres. Cette intelligence artificielle a été entraînée sur les tableaux les plus célèbres de l’artiste, notamment La Joconde ou encore La Belle Ferronnière, avec plus de 500 millions de paramètres permettant de reproduire avec justesse le style du peintre.
Les principales caractéristiques de la photographie d’origine sont ainsi compressées par la machine puis régénérées à partir des caractéristiques extraites des peintures de Léonard de Vinci, qu’elles aient été réalisées à l’aquarelle, à la peinture à l’huile ou à l’encre.
Le projet est autofinancé, mais plusieurs associations ont d’ores et déjà décidé de soutenir l’initiative, notamment les associations culturelles de Toscane, où l’artiste est né, rapporte The Art Newspaper. Après Vinci, l’IA travaillerait actuellement à reproduire des tableaux d’autres peintres de la Renaissance italienne.
Des défauts de reproduction
Notons toutefois que les utilisateur·rice·s de la plateforme ont relevé plusieurs erreurs de reproduction. Déjà, le recours quasi systématique de Vinci au clair-obscur rend la reproduction difficile. Aussi, certain·e·s ont relevé que leur sourire était mal retranscrit. Et pour cause, peu de sujets arboraient un sourire dans les tableaux du XVe siècle, d’où une incapacité de l’IA à imiter parfaitement le sourire affiché sur votre selfie.
D’autres ont constaté que l’application échouait à interpréter correctement les personnes racisées. Là se trouvent les principales limites d’une telle technologie. Les modèles des tableaux de la Renaissance italienne étant en grande majorité blanc·he·s, l’intelligence artificielle est incapable de traduire un selfie d’une personne de couleur dans un tableau de Vinci.
“L’entraînement de nos modèles sur un ensemble de données aussi fortement biaisé nous amène à réfléchir à l’importance de la précision de l’IA”, souligne l’auteur états-unien Mike Pepi. À ce stade, il est donc difficile d’imaginer que l’IA pourrait corriger ses défauts de reproduction, dont la plupart relèvent davantage de la sensibilité artistique du peintre, de biais racistes et d’un manque de représentation que d’une simple lecture d’algorithmes.