“Ceci n’est pas un corps”, une exposition dédiée aux maîtres de l’hyperréalisme, ouverte à Lyon depuis la mi-février, a réservé en mars dernier une soirée aux naturistes amateur·rice·s d’art. Le public a donc laissé ses habits au vestiaire pour découvrir, dans le plus simple appareil, les personnages saisissant d’humanité exposés au dernier étage de la Sucrière, un ancien bâtiment industriel proche du centre-ville.
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La soirée était organisée en partenariat avec la Fédération française de Naturisme afin d’ouvrir une réflexion sur le rapport au corps. “Être capable de se mettre à nu, au sens propre, devant les autres, c’est d’abord se lancer un défi, surpasser les peurs et les doutes que l’on peut avoir par rapport à soi-même”, soulignait ainsi l’invitation à la soirée.
“Là, le truc particulier, c’est peut-être le fait que cette exposition résonne bien avec la nudité”, explique Alain Berobier, un fonctionnaire de 56 ans, qui a seulement gardé ses lunettes pour la visite. Pour Viviane Tiar, la présidente de la Fédération française de Naturisme, “c’est vraiment un rapport au corps, ne pas avoir honte de son corps, ne pas culpabiliser en se disant : ‘Mais non, je ne vais pas pouvoir parce que’, ben non, non, non, il faut oser.”
Les journalistes ont été invité·e·s au début de la soirée – et accepté·e·s en tenue textile –, une petite foule a attendu à l’extérieur leur départ pour découvrir en toute intimité la foule de moulages immobiles, nus ou habillés, poilus ou chauves, debout, assis ou couchés.
Déjà présentée à Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège et Bruxelles, l’exposition qui réunit une trentaine d’artistes internationaux·les doit rester à Lyon jusqu’à début juin 2022. Le Musée Maillol l’accueillera ensuite à partir du 7 septembre. Une soirée naturiste avait également été organisée à Liège.
Le mouvement hyperréaliste est apparu dans les années 1960 aux États-Unis, en contrepoint de l’art abstrait, dans le prolongement du pop art d’Andy Warhol ou de peintres réalistes comme Edward Hopper.
Konbini arts avec AFP.