Arrivée à New York en 1983 pour terminer ses études, la photographe canadienne Sally Davies n’en est plus jamais partie. Après près de quarante ans passés à capturer les rues de Manhattan, ses passant·e·s, ses taxis et l’atmosphère qui y règne, la photographe a réuni quelque 70 portraits de celles et ceux qui rythment la Grosse Pomme au quotidien.
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Publié aux éditions Ammonite Press, l’ouvrage New Yorkers prend le pouls d’une ville en constante évolution à travers ses habitant·e·s, immortalisé·e·s dans leur studio ou appartement. “Il est difficile de rester à New York, mais il est encore plus difficile de partir. La ville n’est jamais comme vous pensiez qu’elle allait être […] New York, c’est toutes ces choses, mais c’est bien plus encore. Ceux qui vivent ici comprennent que rien ne reste longtemps pareil. C’est l’univers entier dans une tête d’épingle”, détaille Sally Davies, interrogée par Slate.
Suzanne Mallouk, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Une mosaïque de la société
Pour retranscrire le caractère unique et éclectique de New York, la photographe de rue a tiré le portrait d’un casting hétérogène, mêlant taximen, commerçant·e·s, drag-queens, musicien·ne·s, tatoueur·se·s, et bien plus encore.
“Mon plan était de lancer un appel sur les réseaux sociaux, d’expliquer le projet et de demander qui était volontaire. J’ai commencé le projet en photographiant un ami ou deux et l’information s’est rapidement répandue. Très vite, des gens m’ont contactée pour demander de faire partie du projet. Tout le monde connaissait quelqu’un qui avait envie de participer.”
Michael McMahon, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Sur 150 clichés, Davies a dû faire un difficile travail d’écrémage pour ne garder que 72 images à compiler dans les pages de son livre. À travers cette série de portraits colorés et scénarisés, la photographe nous ouvre les portes des logements de New-Yorkais·e·s qu’elle a rencontré·e·s et nous invite à prêter attention aux détails de leur décoration d’intérieur.
Le livre retranscrit non seulement l’image et l’univers de ces personnes, mais également leur voix, puisque toutes ont été invitées à livrer leur vision personnelle de la ville et de l’identité de ses habitant·e·s. Intimes, ces témoignages racontent aussi New York, ses évolutions, sa gentrification, ses crises économiques et ses traumatismes, 11-Septembre compris.
Aussi artistiques que documentaires – car témoins d’une époque –, les clichés de Sally Davies ont depuis peu rejoint la collection permanente du musée de la ville de New York. L’artiste a clôturé son projet début 2020, peu de temps avant que les New-Yorkais·e·s, comme le reste des habitant·e·s de la planète, ferment les portes de leur appartement pour se confiner à domicile, pandémie oblige.
Flloyd, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Marina Press, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Frances Pilot, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Sally Davies et son chien Bun, “New Yorkers”. (© Sally Davies)
Couverture du livre “New Yorkers” de Sally Davies, aux éditions Ammonite Press.
L’ouvrage New Yorkers de Sally Davies est disponible aux éditions Ammonite Press.