C’est une apparition pour le moins terrifiante que les talibans ont faite il y a quelques jours à la télévision afghane. Le présentateur de l’émission de débat politique Pardaz a été contraint d’animer son programme encadré par deux soldats talibans armés jusqu’aux dents.
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La séquence a été visionnée plus d’un million et demi de fois. Pour savoir ce qu’il se dit, il faut se fier à la traduction de la journaliste de la BBC Yalda Hakim, qui l’a relayée sur Twitter le 29 août dernier.
“Voici à quoi ressemble désormais un débat politique à la télévision afghane, des soldats talibans surveillent le présentateur. Le présentateur évoque la chute du gouvernement Ghani et cite l’État islamique qui assure qu’il ne faut pas avoir peur”, écrit la journaliste qui, selon The New Zealand Herald, a fui l’Afghanistan pour l’Australie alors qu’elle était enfant.
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Selon Courrier international, le présentateur s’exprime en dari – du persan afghan – et il lit une déclaration écrite par les talibans. Lorsque la caméra dézoome, on peut voir qu’une dizaine de soldats est présente en plateau.
Les talibans, nouveaux maîtres de l’Afghanistan
Selon l’hebdomadaire français, cette séquence n’est qu’un exemple parmi d’autres de la mainmise qu’exercent désormais les talibans sur les médias afghans :
“Le contrôle des talibans sur les médias s’est rapidement fait sentir : remplacés par des récitations coraniques et des sermons, de nombreux programmes de divertissement, de musique et jeux télévisés inspirés de l’Occident ont disparu, tout comme les séries étrangères.”
Ce mardi 31 août, les nouveaux maîtres de l’Afghanistan ont marché dans l’aéroport de Kaboul après que les Américains ont définitivement quitté le pays. Depuis leur reprise de la capitale, le 15 août dernier, les environs de l’aéroport ont été occupés par une foule nombreuse tentant de monter désespérément dans les vols d’évacuation de la communauté internationale.
Pour autant, de nombreux Afghans sont restés bloqués à l’extérieur de cette zone par une série de barrages des talibans. Journalistes, activistes, opposants politiques, femmes et autres membres de la communauté LGBTQ+ menacés par les talibans sont désormais livrés à eux-mêmes.