Le missile russe a frappé un centre commercial “très fréquenté” à Krementchouk, dans le centre de l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales, précisant que le bilan pourrait être très lourd.
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“Les occupants ont tiré au missile sur un centre commercial où se trouvaient plus de mille civils. Le centre commercial est en feu et les sauveteurs luttent contre l’incendie. Le nombre de victimes est impossible à imaginer”, a écrit sur Facebook le président Volodymyr Zelensky.
Des bombardements russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, et sa région avaient déjà fait deux morts et cinq blessés dans la matinée, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.
Dimanche, pour la première fois depuis le 5 juin, Kyiv avait été frappée par des missiles russes tandis que des combats acharnés se poursuivaient dans l’est du pays. Le temps presse, a signifié Volodymyr Zelensky, et le G7 doit tout faire pour mettre un terme à ce conflit meurtrier.
Dans une allocution par visioconférence depuis Kyiv, s’exprimant avant l’annonce de la frappe à Krementchouk, le président Zelensky a assuré aux dirigeants des sept puissances industrielles, rassemblés au château d’Elmau, dans les Alpes bavaroises, que ce n’était “pas le moment de la négociation” avec Moscou, selon des propos rapportés par la présidence française.
Durant ce discours à huis clos, le dirigeant a insisté sur la “nécessité d’un soutien plein, entier, très opérationnel à l’Ukraine”, selon Paris. Les pays du G7 (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) lui ont promis un appui indéfectible : ils vont continuer de soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra”, selon leur déclaration commune.
“Limiter les prix du pétrole exporté par l’agresseur”
Parallèlement, ces chefs d’État et de gouvernement, réunis depuis dimanche, vont continuer “d’accroître la pression sur Poutine”, a assuré le chancelier allemand Olaf Scholz, hôte de ce sommet, à travers notamment une nouvelle salve de sanctions ciblant l’économie russe.
Les Occidentaux, États-Unis en tête, veulent serrer l’étau sur Moscou en visant tout particulièrement l’industrie de défense russe, selon un haut responsable de la Maison-Blanche. Ils entendent également développer un “mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe”, selon ce haut responsable.
Si les modalités d’une telle mesure restent à définir, les Occidentaux semblent prêts à accéder à une requête du président Zelensky qui leur a demandé de “limiter les prix du pétrole exporté par l’agresseur”. Il s’agirait de tarir l’une des principales sources de revenu de la Russie.
Le G7 va également “se coordonner pour utiliser les taxes douanières sur les produits russes afin d’aider l’Ukraine”, a poursuivi la même source.
Asphyxier l’économie russe
Au premier jour de leurs échanges, dimanche, une partie des sept pays industrialisés avait déjà annoncé décréter un embargo sur l’or nouvellement extrait en Russie.
Malgré la lourdeur des sanctions qui frappent l’économie russe depuis le déclenchement de l’offensive sur l’Ukraine le 24 février, le Kremlin a assuré lundi qu’il n’y avait “aucune raison” d’évoquer un défaut de paiement de la Russie, comme avancé par certains médias.
Les autorités russes ont toutefois annoncé qu’à cause des sanctions, deux versements n’étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche.
Alors que Kyiv ne cesse de réclamer davantage de livraisons d’armes, les États-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de “moyenne et longue portée”. Pour Olaf Scholz, les bombardements de dimanche et lundi sont venus rappeler une nouvelle fois “qu’il était juste d’être unis et de soutenir l’Ukraine”.
Les bombardements russes se sont également poursuivis à l’intérieur et autour de la ville de Lyssytchansk, dans l’est du pays, après que les forces russes ont pris le contrôle total de sa ville jumelle et du centre industriel de Severodonetsk, après des semaines de combats acharnés.
La prise de Lyssytchansk donnerait à la Russie le contrôle de toute la région de Lougansk dans le bassin industriel du Donbass.
Menace de crise alimentaire
Que ce soit lors de leurs échanges ou lors des séances de photo de groupe décontractées, les Occidentaux ont pris soin d’afficher leur unité lors de ce sommet largement consacré à la guerre en Ukraine et à ses répercussions.
Parmi les plus urgentes, la crise alimentaire qui menace une partie de la planète alors que des milliers de tonnes de céréales dorment dans les silos ukrainiens en raison du blocus ou de l’occupation des ports de la mer Noire par les Russes. Les Occidentaux ont exigé de la Russie qu’elle permette “le libre passage des marchandises agricoles depuis les ports ukrainiens de la mer Noire”.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson devait également demander une “action urgente” pour relancer les exportations vitales de céréales de l’Ukraine alors que les pays les plus pauvres sont au bord du gouffre, a fait savoir Downing Street.
Cette grave menace qui plane sur nombre de pays émergents est également au cœur des discussions qu’ont menées lundi les chefs d’État et de gouvernement avec les dirigeants des cinq pays invités cette année en Bavière (Inde, Argentine, Sénégal, Indonésie et Afrique du Sud).
Dans un contexte de pénurie de gaz russe, des ONG de défense de l’environnement craignent que le G7 ne recule sur ses engagements à mettre fin au financement international des combustibles fossiles.
Les dirigeants du G7 boucleront leur sommet mardi, jour où le président russe Vladimir Poutine doit effectuer son premier déplacement à l’étranger depuis le déclenchement de l’offensive sur l’Ukraine. Il se rendra au Tadjikistan, pays ex-soviétique et allié d’Asie centrale.
Le marathon diplomatique des alliés se poursuivra mardi lors du sommet des trente membres de l’Otan à Madrid, un rendez-vous auquel le président Zelensky doit également participer à distance. Les dirigeants vont décider à cette occasion de porter “bien au-dessus” de 300 000 hommes les troupes à haut niveau de préparation pour faire face à la menace russe, selon le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.
Konbini news avec AFP