C’était un gamin, né à Paris en 1931 d’un couple d’immigrés juifs polonais, avec ses deux sœurs, vivant dans le quartier de Montmartre. C’est un retraité qui, dans sa maison du Mans, tient une forme époustouflante, en coupant du bois, en marchant des kilomètres chaque jour.
Et entre les deux, la rafle du Vél’ d’Hiv, en juillet 1942, où toute sa famille est emmenée. 13 000 Juifs ont été arrêtés par des policiers et gendarmes français avant d’être rassemblés au Vélodrome d’Hiver pour être envoyés en camp de concentration. Il est le seul à avoir échappé à l’extermination.
Sa vie, Jo Weismann l’a racontée en livre (Après la rafle, 2011), et dans un film (La Rafle, 2010). Maintenant, c’est en bande dessinée : Après la rafle (édition Les Arènes). Le dessin de Laurent Bidot et le scénario d’Arnaud Delalande ajoutent selon lui un réalisme très saisissant.
“Personne ne peut comprendre ce qu’est un barbelé inextricable […]. Il fallait se frayer un chemin avec nos petites mains. Ce fouillis, ces rouleaux entremêlés, c’est vraiment impénétrable. On y a passé six heures. En longueur ça faisait 20 ou 30 mètres. C’est infernal !“, se souvient ce survivant de la Shoah. L’entretien intégral en vidéo avec Jo Weismann :
Texte : Konbini news avec AFP