Evelyn Hernandez est “définitivement” acquittée. Cette jeune Salvadorienne avait été jugée pour homicide après avoir perdu son bébé et condamnée à 30 ans de prison en première instance, mais avait toujours assuré que l’enfant était mort-né. Ce sont ses avocats qui ont annoncé la bonne nouvelle mercredi, faisant savoir que le parquet avait renoncé à intenter un recours en cassation.
“L’innocence d’Evelyn a été reconnue définitivement, en raison de l’épuisement du délai imparti par la loi au parquet général pour contester le verdict” d’acquittement par un recours en cassation avant le 30 juin, a annoncé dans un communiqué la Fondation pour l’application du droit (Fespad), qui assure la défense de la jeune femme.
Une source au parquet général a confirmé à l’AFP qu’il “n’a pas été présenté de recours”. Evelyn Hernandez, âgée aujourd’hui de 22 ans, “pourra reprendre son projet de vie sans crainte de devoir affronter un nouveau procès”, s’est félicitée la Fespad.
En juillet 2017, elle avait été condamnée pour “homicide” à trente ans de prison en première instance. Le Code pénal salvadorien prévoit une peine de deux à huit ans de prison pour les cas d’avortement. Mais, dans les faits, les juges considèrent toute perte du bébé comme un “homicide aggravé”, puni de 30 à 50 ans de réclusion.
Une vingtaine de femmes toujours emprisonnées pour de tels faits
L’affaire remonte au 6 avril 2016, lorsque la jeune femme, alors adolescente, avait donné naissance à un bébé dans des toilettes. Transférée à l’hôpital de la ville de Cojutepeque, elle avait été arrêtée et accusée d’homicide. Evelyn Hernandez a toujours protesté de son innocence et assuré que son bébé était mort-né.
En février 2019, la sentence de première instance avait été annulée par la Cour suprême. Lors du procès en appel, le parquet avait requis une peine de 40 ans de prison mais le tribunal avait prononcé l’acquittement, et la jeune femme avait été libérée le 19 août 2019.
Toutefois, une vingtaine de femmes sont toujours emprisonnées dans le pays pour de tels faits, selon la Fespad. En 2018, Konbini news s’était rendu dans une prison du Salvador pour rencontrer les femmes victimes de cette législation.
Konbini news avec AFP