Turquie : 8 mandats d’arrêt et 4 arrestations suite à des moqueries sur le Covid d’Erdogan

Turquie : 8 mandats d’arrêt et 4 arrestations suite à des moqueries sur le Covid d’Erdogan

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ADEM ALTAN / AFP

Un nageur olympique est notamment visé par un mandat d’arrêt.

La justice turque a émis huit mandats d’arrêt, dont un visant un ancien nageur olympique, pour des commentaires sur Twitter moquant le président turc Recep Tayyip Erdogan, testé positif au Covid ce week-end.

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“Messages d’ordre criminel sur les réseaux sociaux”

Le chef de l’État, âgé de 67 ans, a annoncé samedi que son épouse et lui-même souffraient d’une forme “légère” d’infection et qu’il travaillait de chez lui.

Il a depuis posté de nombreux messages sur Twitter pour remercier les responsables et dirigeants mondiaux leur ayant adressé leurs vœux de rétablissement.

Mais dans le flot des messages de sympathie, les autorités ont repéré samedi celui d’un compte attribué au nageur Derya Buyukuncu, spécialiste du dos crawlé et de la nage papillon six fois sélectionné aux JO, qui affirmait avoir préparé en grande quantité une confiserie traditionnellement distribuée aux funérailles.

Le bureau du procureur d’Istanbul a annoncé lundi avoir émis un mandat d’arrêt contre Derya Buyukuncu dans le cadre d’une enquête pour “messages d’ordre criminel sur les réseaux sociaux” à propos du Covid du président.


Déjà quatre arrestations

Au total, huit mandats ont été émis pour la même raison dimanche et quatre personnes ont été arrêtées.

Les procureurs d’Ankara ont également lancé ce week-end une enquête concernant des messages sur les réseaux sociaux porteurs d’“insultes contre le président” et “rabaissant les valeurs religieuses”.

Les autorités turques ont ouvert plus de 160 000 enquêtes pour insulte au président depuis que Erdogan, au pouvoir depuis 19 ans et anciennement Premier ministre, est devenu président en 2014.

Les tribunaux ont prononcé à ce jour 3 625 condamnations.

Fin janvier, une journaliste turque a été arrêtée en pleine nuit à son domicile d’Istanbul pour le même chef d’accusation. Sedef Kabas avait tenu à la télévision des propos considérés comme désobligeants envers le chef de l’État, qu’elle avait ensuite répétés sur son compte Twitter, suivi par 900 000 abonnés.

Quelques jours plus tard, Erdogan avait prévenu que “ce délit ne resterait pas impuni” : “C’est notre devoir de protéger le respect de ma fonction, de la présidence. Ça n’a rien à voir avec la liberté d’expression”, avait-il estimé.

Konbini news avec AFP